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La vérité sur la Spiruline par le Docteur Dupire

Le docteur Jean Dupire a étudié et utilisé la spiruline depuis longtemps aussi bien au centre nutritionnel de Bangui (capitale de la République centrafricaine) qu’en France. Il vient d’écrire un livre « La spiruline, un Superaliment » dans lequel il explique pourquoi la spiruline est un aliment TOP en s’appuyant sur les dernières découvertes scientifiques afin de nous donner un éclairage complet sur le sujet. L’article ci-dessous est un résumé d’une interview qu’il a donné pour le magazine Votre santé n° 141 – juillet 2011 où le docteur Dupire reprend les grandes lignes de son livre.

En bas cette page, Nicolas Méron fait un commentaire sur l’article du Dr Dupire concernant le positionnement de l’UNICEF et d’ACF (Action Contre la Faim) vis-à-vis de la spiruline.
Nicolas Méron a notamment collaboré à plusieurs reprises avec ACF.

“Alors que le commerce s’évertue à découvrir de nouveaux  trésors de la nature, l’humain, c’est notoire, aime découvrir  de nouveaux produits propres à lui garder la jeunesse ou à le maintenir en bonne santé. L’industrie des compléments alimentaires se développe à vive allure et leur gamme, répertoriée dans des catalogues comparables au Vidal, m’impressionne. A la lecture des résultats escomptés, nombre d’entre nous n’hésitent pas à dépasser le budget-voiture, car l’espoir fait vivre. En marge des complexes recomposés figure régulièrement un chef de file végétal : aloe vera, goji, jus de grenade ou papaye fermentée. J’ai du mal à retrouver leur traçabilité, même si, parfois, la provenance rassure : le goji, par exemple, provient de l’Himalaya, ce qui revient à dire avant tout de Chine, avec les risques encourus d’ingestion de pesticides et de conservateurs malgré le label bio. Depuis 1990, je me suis consacré à la spiruline pour bien des raisons.

Son origine 
Arthrospira platensis, nom scientifique de la spiruline, est une des 2 000 espèces de cyanobactéries, elles-mêmes regroupées en 150 genres. Ces grosses bactéries apparurent sur la planète il y a trois milliards d’années. Elles produisirent de la chlorophylle et de l’oxygène, se protégeant de celui-ci en fabriquant leurs propres antioxydants.
Deux légendes ont fait la gloire de la spiruline, dont la première a été à l’origine de mes recherches. L’empereur des Aztèques, Moctezuma, dans les années 1500, vivait à proximité de lacs contenant de la spiruline (le plus célèbre, le lac Texcoco) et à une centaine de kilomètres du golf du Mexique. Des serviteurs couraient jusqu’à la mer pour lui rapporter du poisson frais : j’en ai pris note pour mettre au point la méthode spiruline-poisson dans la lutte contre la malnutrition à Bangui. L’autre conte, africain, relate la vie des Kanembous au bord du lac Tchad, qui, filtrant la spiruline à travers le sable, entretenaient une espérance de vie bien supérieure à la moyenne africaine du fait de l’apport de cette fameuse microalgue sous forme de galettes (le dihé) dans l’alimentation journalière. Là encore, la proximité de la Centrafrique, qui jouxte le Tchad au sud, nous a permis d’envisager l’intérêt de la souche tchadienne pour ensemencer les bassins du Centre nutritionnel de Bangui.
Pourquoi rechercher une souche limitrophe ? Pour conserver l’équilibre de la biodiversité, car il est admis que l’introduction d’une espèce invasive (introduite par l’homme) perturbe un écosystème. 

Sa composition 
Dans notre travail sur la nutrition, au sein de l’association Pommes et sens, nous avons évoqué les “aliments top”, qui sont des aliments possédant des substances particulièrement nécessaires à l’organisme et que l’on ne retrouve pas en quantité suffisante dans les aliments habituels. La spiruline est un aliment top parce qu’elle n’a subi aucune transformation au cours de sa culture et qu’elle se consomme crue, avec de l’eau ou un jus d’orange. Elle apporte de nombreux minéraux, bien des vitamines et des antioxydants, mais elle ne recèle ni iode ni vitamine C ni oméga 3. Il s’agit donc d’un aliment riche en nombreux composants nécessaires à notre survie, mais ce n’est pas un complément alimentaire. Dire qu’elle contient le rapport idéal entre oméga 3 et oméga 6 est une allégation dénuée de sens. Du moins actuellement, car il serait (est) facile de créer une spiruline transgénique. 

Composition pour 100 g de spiruline 
Nous allons ici nous borner aux chapitres particulièrement intéressants afin d’éviter une fastidieuse énumération. 
• 60 g de protéines. La dose journalière recommandée de spiruline étant de 5 g, voici donc 3 g de protéines ingérés. Pas de quoi, donc, faire une comparaison avec le beefsteak.

• 200 mg de bêta-carotène. Précurseur de la vitamine A, il n’en présente pas les inconvénients car c’est l’organisme qui l’utilise à sa guise. La spiruline en contient dix à quinze fois plus que la carotte. C’est un antioxydant ; associé à la vitamine E, il contrôle l’athérosclérose en limitant le cholestérol. En piégeant les radicaux libres, le bêta-carotène protège la peau et les yeux contre les UV.

• 10 mg de vitamine E (ou alpha-tocophérol). Elle agit contre le vieillissement cellulaire ; elle préserve la spiruline contre l’oxydation et s’associe au bêta-carotène dans une action synergique.

• 0,20 mg de vitamine B12 (ou cobalamine). La cobalamine est nécessaire à la synthèse des neuromédiateurs, cofacteur d’enzymes participant au métabolisme des acides nucléiques, à la protection de la gaine de myéline (enveloppe protectrice des nerfs). Sa carence entraîne l’anémie de Biermer ; on la trouve dans le lait, le poisson, la viande et les oeufs. Les végétariens la synthétisent en développant certaines bactéries dans l’estomac. Pour être absorbée au niveau de l’estomac, la vitamine B12 se lie au facteur intrinsèque. Les détracteurs utilisent comme argument contre la cobalamine de la spiruline le fait que les végétaux ne produisent pas de vitamine B12 ; je rappelle ici que la spiruline n’est pas un végétal. Dire qu’elle représente un danger chez les végétariens du fait qu’elle produit une forme inactive de cobalamine en tant que végétal est une dérive. Sachons que l’apport journalier recommandé est de 2,4 microgrammes chez l’adulte et de 0,5 microgramme chez le nourrisson. Quant à nous, à Bangui, nous n’avons jamais pu mettre en évidence, sur des groupes importants, de carence en vitamine B12.

• 8 mg de phycocyanine. C’est un important stimulant du système immunitaire qui fait l’objet de nombreuses recherches. Selon certaines publications, la phycocyanine aurait une action sur des maladies graves telles que le cancer et le sida. En 1995, nous avons testé l’effet de la spiruline sur des groupes de personnes porteuses du sida : le statut nutritionnel et l’état général s’amélioraient, mais la charge virale et le bilan lymphocytaire ne changeaient pas.

• Superoxyde dismutase (SOD) : 100 000 à 400 000 unités. C’est un des plus puissants antioxydants connus et utilisés dans la lutte contre les maladies virales, au premier chef l’hépatite C. Là encore, la spiruline n’étant pas un végétal, sa SOD est parfaitement absorbée par notre organisme.

• 50 à 150 mg de fer. L’apport journalier recommandé (AJR) pour un nourrisson est de 0,5 à 1 mg. 5 g de spiruline apportant 2,5 mg de fer, la dose reçue par le nourrisson serait donc excessive. Or, le pourcentage de fer absorbé serait au maximum de 20 %, ce qui correspond bien à l’AJR.

• 1 g d’acide gamma-linolénique (GLA) et 0,8 g d’acide linoléique. L’acide gamma-linolénique est un acide gras essentiel, précurseur de prostaglandines impliquées dans les phénomènes d’inflammation. Les acides gras insaturés participent à la solidité des membranes cellulaires nerveuses et cérébrales, au maintien de la perméabilité intestinale ; enfin, ils jouent un rôle majeur au niveau immunitaire. L’apport de certains oméga 6 à très longues chaînes de carbone (acide arachidonique) est nocif, car ils sont distribués directement à l’organisme et en trop grande quantité, surtout à partir de la viande rouge et des abats. L’acide gammalinolénique, au contraire, à chaîne carbonée plus courte, est indispensable et complémenté dans son action par les oméga 3 à très longue chaîne carbonée (EPA et DHA). Seul, le poisson est capable de les fournir directement. Voilà le secret de l’action conjuguée de la spiruline et du poisson ! 
Dire que le rapport idéal entre oméga 6 et oméga 3 est de 5 et non de 15, comme cela se produit le plus souvent, porte à confusion : c’est assimiler l’apport d’oméga 6 à l’apport carné. Les acides gras mono et polyinsaturés doivent être apportés avant tout par les huiles d’olive, de tournesol, la spiruline et le poisson. Je ne répèterai jamais assez que la spiruline ne contient pas d’oméga 3. 
En résumé, l’effet spiruline est avant tout lié à la synergie de l’action de ses composants, et aucun laboratoire n’est capable de la reconstituer par synthèse.

Sa facilité de consommation et de conservation 
La spiruline se consomme sous trois formes : les paillettes, vendues par les producteurs locaux, la poudre, obtenue à partir des paillettes, et les comprimés ou gélules. Il faut, en moyenne, de 3 à 5 g de spiruline par jour. Je recommande d’y associer du poisson gras sous forme de sardine ou de maquereau, trois fois par semaine. Ces derniers peuvent être consommés frais (à condition de ne pas les cuire à haute température) ou en conserve de qualité (l’appertisation conservant une bonne quantité d’oméga 3) ; le poisson surgelé, par contre, n’a plus grand intérêt au niveau des graisses polyinsaturées, très sensibles au grand froid et aux différences extrêmes de température. 
La spiruline se conserve longtemps à l’abri de la lumière et des températures extrêmes, ce qui est valable pour tous les acides gras polyinsaturés.

Ses indications 
Je suis médecin et ne peux admettre que l’on se soigne avec la spiruline ; tout efficace qu’elle soit, c’est un soutien thérapeutique, pas un traitement. Toutes les allégations attestant son efficacité dans telle ou telle maladie, surtout s’il s’agit d’une maladie grave, donnent un espoir rapidement déçu et frôlent l’escroquerie. Des bibliographies démentielles en fin de livre ou de site Internet ou des témoignages dithyrambiques portant sur des cas isolés font sourire les officiels et freinent la diffusion de la spiruline.
L’apport de vitamines, de minéraux, d’acides gras insaturés et d’antioxydants favorise la stimulation immunitaire, améliore l’état général, limite les carences et, par une action de chélation, élimine toxines et métaux lourds, ce n’est déjà pas mal. Je confirme que la spiruline consommée seule, en grande quantité, ne résoudrait pas les carences en vitamine C et en oméga 3.

Revenons sur l’intérêt de consommer de la spiruline 
Si la spiruline peut sauver les malnutris, pourquoi ne pas l’envisager pour notre santé ? Il est notoire maintenant, et je n’ai pas à vous asséner la liste des publications l’attestant, que notre alimentation s’est appauvrie. La durée de vie s’accroît d’année en année et nous voudrions croire que cela va durer éternellement. Pourtant, des études montrent que la courbe de longévité s’infléchit aux Etats-Unis du fait de l’augmentation exponentielle des taux d’obésité et de diabète. Nous avons vaincu les maladies aiguës (et encore : paludisme, grippes, dengue, viroses multiples et autres maladies indésirables telles la toxoplasmose et la maladie de Lyme, les germes résistants, etc., ne cessent d’augmenter), mais les maladies chroniques s’installent : maladies auto-immunes, cancers, leucémies, allergies. Certes, nous voyons beaucoup de personnes âgées survivre, mais combien d’ordonnances démesurées ? Un patient venu en cure thermale, pesant 102 kilos pour 1,70 m me présente une ordonnance de 17 prises médicamenteuses par jour et m’annonce triomphant : “Quelle chance j’ai d’être en bonne santé à 75 ans !” Oui, la pharmacopée est rentrée dans les moeurs et fait partie de la vie de tous les jours, au même titre que la visite chez le médecin tous les mois, sans compter les check-up bisannuels à l’hôpital, en dehors des phases de décompensation nécessitant une hospitalisation d’urgence. 

Conclusion 
Après vingt années d’utilisation de la spiruline chez les malnutris comme dans les pays nantis, je ne peux que conseiller cette microalgue en consommation à long terme. Mes propos ont pour but de mettre en garde les utilisateurs contre toute forme de publicité détournée alléguant que sida, cancer, Parkinson et autres maladies chroniques pouvant mettre la vie en jeu vont être vaincus grâce à une plante miracle ou une microalgue. La spiruline, ne conférant pas d’allergie, facile à ingérer et digérer, permet de soutenir un organisme défaillant ou de maintenir en équilibre celui d’un travailleur surmené ou d’un convalescent. 
Au sein de l’association Pommes et sens, Marie-Claire Thareau1 et moi-même combattons les régimes et promouvons une alimentation de qualité prônant l’empoesthésie (la stimulation sensorielle). Nous ne cherchons pas à distribuer de nombreux compléments alimentaires à consommer journellement. Le bio, c’est cher ? Moins qu’une alimentation sans repère associée à une longue liste de compléments fort onéreux et sans grand intérêt. Privilégiez de bons aliments sans pesticides, variés et bien associés avec un peu de spiruline tous les matins et des poissons gras (maquereau, sardine, rouget) trois fois par semaine. Attention aussi au mode de cuisson, mais ce n’est pas le sujet du jour.”

Docteur Jean DUPIRE

Si l’article du Docteur Dupire est intéressant à bien des égards, je souhaite apporter quelques rectifications et observations. C’est une erreur de compréhension que de croire que l’UNICEF est une ONG. C’est une agence des Nations-Unis et à partir de là, c’est une organisation (et une administration) qui n’est ni neutre, ni indépendante. Ayant collaboré à plusieurs reprises avec ACF, je rejoins en effet le Docteur Dupire : il n’est pas jamais évident de convaincre de grandes institutions d’oser le changement ou l’expérimentation.
Laisser entendre que ACF est à la botte de multinationales et que la qualité des programmes des ONGs est inversement proportionnelle au nombre de leurs 4×4 sont des points de vue qui ne me paraissent pas inviter à la collaboration entre les ONG et ceux qui, comme le Docteur Dupire, souhaitent que la Spiruline soit davantage introduite dans la lutte contre la malnutrition.
 
Le problème de la malnutrition est des plus complexes et demande des réponses combinées et donc une collaboration entre tous ceux qui se sentent concernés : monde agricole, nutritionnistes, psychologues, spécialistes en eau, hygiène et assainissement, etc. Bref il me semble peu opportun d’opposer les uns aux autres, ou encore le Plumpy Nut (dont des productions locales se développent pour d’excellents résultats) à la Spiruline.
 
Et pour conclure en reprenant une idée de Bernard Werber, il ne faut pas s’opposer au monde, il faut le démoder. La patience, la science et la pédagogie sont mères de Sagesse.
 
Pour ma part, malgré mes recherches actives concernant la Spiruline, je n’ai toujours pas trouvé d’études cliniques alliant groupe témoin et effectif suffisamment large lesquelles permettraient peut-être –certainement même- d’insuffler le changement recherché.
 
Bon courage à tous sur le chemin d’un monde plus juste et meilleur.
Nicolas Méron – nicolas.meron@hotmail.fr

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